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ANESTHÉSIE -RÉANIMATION
Le departement d’anesthésie-Réanimation est dirigé par les Docteurs Dr BOUZENACHA Raouf
Il prend en charge l’anesthésie et les soins pré et post-opératoires immédiats.
L’anesthésie est un ensemble de techniques qui permet la réalisation d’un acte chirurgical, obstétrical ou médical (endoscopie, radiologie…), en supprimant ou en atténuant la douleur pendant et après l’intervention dans des conditions optimales de sécurité.
Le médecin spécialisé dans cette discipline a la qualification de médecin anesthésiste-réanimateur , il est assisté par un infirmier specialisé : Auxilliaire Medical en Anesthesie Réanimation ou AMAR
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Principales pathologies
CONSULTATION PRE-ANESTHESIQUE
Elle permet d’établir un dossier pour évaluer votre état de santé et choisir selon vos antécédents, un type d’anesthésie.
Au cours de la consultation et de la visite pré-anesthésique, vous serez informé(e) des différentes techniques d’anesthésie possibles et adaptées à votre cas et des risques encourus. Vous pourrez poser toutes les questions que vous jugerez utiles à votre information. A cette occasion, vous serez amené(e) à exprimer vos préférences.
Le choix du type d’anesthésie sera prévu en fonction de l’acte opératoire, de votre état de santé et du résultat des examens complémentaires éventuellement prescrits. Les patients sont informés des moyens mis en œuvres pour combattre la douleur post-opératoire.
Le médecin qui pratiquera l’anesthésie ne sera pas forcément celui que vous aurez vu en consultation. Il disposera de votre dossier médical et en cas de nécessité, pourra choisir de modifier la technique prévue.
Déroulement de l'anesthésie?
L’anesthésie est effectuée dans la salle d’opération, l’anesthésie locorégionale peut être initiée en salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI ou « salle de réveil »). A l’issue de l’intervention, tous les patients passent en SSPI ou la surveillance est maintenue une ou plusieurs heures jusqu’à ce qu’ils puissent retourner dans leur service d’hospitalisation en toute sécurité.
A l’issue de cette surveillance, 03 possibilités d’hospitalisation existent en fonction de la gravité de la chirurgie et de l’état du patient :- retour dans le service d’hospitalisation directement,
- hospitalisation dans l’Unité de Soins Continus pour surveiller de manière plus précise l’évolution post-opératoire,
- hospitalisation en Réanimation dans les chirurgies lourdes ou pour des patients ayant plusieurs pathologies pré-existantes,
Habituellement, le mode d’hospitalisation post-opératoire vous est précisé lors de la consultation d’anesthésie pour vous y préparer et pour permettre à votre famille de vous rendre visite dans les suites de l’intervention.
Quels sont les risques de l’anesthésie ?
Tout acte médical, même conduit avec compétence et dans le respect des données acquises de la science, comporte un risque.
Les conditions actuelles de surveillance de l’anesthésie et de la période du réveil, permettent de dépister rapidement les anomalies et de les traiter. Aussi, les complications graves de l’anesthésie, qu’elles soient cardiaques, respiratoires, neurologiques, allergiques ou infectieuses, sont devenues très rares.
En dehors des complications graves, l’anesthésie et la chirurgie sont parfois suivies d’évènements désagréables.
- Des risques prévisibles et évitables. Des questions vous seront posées et vous recevrez des consignes dans le but de les prévenir. Il est donc très important de faire part au médecin anesthésiste de tous les renseignements utiles .
- Des risques prévisibles, mais dont la survenue est inévitable. En les détectant précocement lors de la consultation, l’anesthésiste sera prêt pour adapter son plan de traitement en cas de survenue.
De plus, dans des cas rarissimes, des risques à la fois imprévisibles et inévitables peuvent se produire. Toutes les dispositions sont alors prises pour traiter les complications si elles devaient se présenter.
ANESTHESIE GENERALE
L'objectif de l'anesthésie générale est double : éviter la douleur et protéger l'opéré des perturbations physiologiques induites par l'acte chirurgical. Le patient subit trois phases successives:
- suppression de la sensibilité à la douleur, ou analgésie;
- sommeil, ou narcose;
- abolition des réflexes et relâchement musculaire facilitant le travail du chirurgien.
Lorsque l'anesthésie cesse d'agir, le patient repasse par la deuxième puis par la première phase; enfin, il reprend conscience et ne se souvient de rien. Cette amnésie postopératoire est en partie due à la prémédication précédant l'intervention.
Les techniques d'anesthésie générale les plus employées sont l'inhalation et l'injection par voie intraveineuse.
Anesthésie par inhalation
On utilise des substances gazeuses généralement mélangées à l'oxygène. Outre le protoxyde d'azote, qui est associé à des médicaments et permet d'en diminuer la quantité tout en conservant leurs effets anesthésiants, on utilise des gaz halogénés plus puissants, tel l'halothane, l’isoflurane mais surtout le desflurane et le sévoflurane.
Les respirateurs modernes permettent de récupérer tout ou partie du gaz expiré (qui contient encore des gaz anesthésiques). Il faut alors ajouter un dispositif d'épuration et un appareil pour contrôler la concentration des gaz, ce qui permet de diminuer la pollution du bloc opératoire et le coût. On parle alors de circuit à bas débit de gaz frais.
Anesthésie par injection intraveineuse
L'anesthésie par injection intraveineuse nécessite l'administration de drogues hypnotiques. La plus utilisée actuellement le propofol.
Aides à l'anesthésie
Certaines substances sont administrées pour préparer le patient à l'anesthésie, en le décontractant ou en diminuant, de façon temporaire, sa sensibilité. C'est le rôle de la prémédication. Celle-ci peut être administrée soit par voie orale soit par voie rectale (fréquent en pédiatrie).
ANESTHESIE LOCO-REGIONALE
À la différence de l'anesthésie générale, les anesthésies régionales et locale n'intéressent que la partie ou la région du corps à opérer. Le patient reste conscient et se souvient de tout ; il peut même converser avec le chirurgien et son équipe et ne ressent aucune douleur.
Les techniques varient suivant le territoire à anesthésier et son importance. On a recours soit au badigeonnage ou à la pulvérisation sur une muqueuse (anesthésie de surface), soit à l'injection d'une solution anesthésique. Selon l'importance de l'opération envisagée, l'injection se fait au niveau de la peau (anesthésie locale), d'un gros tronc nerveux correspondant à tout ou partie d'un membre (anesthésie locorégionale), ou de la moelle épinière agissant sur le bas du corps à partir du nombril (anesthésie locorégionale centrale rachianesthésie, anesthésie péridurale ou ces deux techniques combinées péri-rachi séquentielle).
La rachianesthésie
La rachianesthésie s'applique au système nerveux central. On injecte l'anesthésique dans le liquide céphalo-rachidien, au contact même des racines des nerfs rachidiens. Il en résulte la paralysie et l'insensibilité totale des territoires innervés, en général au-dessous du nombril. Selon la région de la moelle épinière infiltrée, cette technique porte différents noms. On a recours à la rachianesthésie en chirurgie orthopédique, urologique, gynéco-obstétricale ou digestive.
Elle est utilisée en alternative à l'anesthésie générale, soit lorsque celle-ci est jugée plus dangereuse ou inadéquate, soit lorsque la chirurgie ne la justifie pas.
Elle possède néanmoins ses propres contre-indications, limites et complications, et son utilisation doit être soigneusement réfléchie.
L'anesthésie péridurale (ou épidurale)
On peut choisir cette technique, lors de l'accouchement, pour diminuer les douleurs dues aux contractions. À l'aide d'un cathéter introduit entre les vertèbres lombaires, un anesthésique local est administré, insensibilisant la partie inférieure du corps. Une anesthésie péridurale peut également être utilisée en chirurgie, soit seule, par exemple lors d'une césarienne, soit combinée avec une anesthésie générale. Elle permet ainsi d'améliorer l'analgésie post-opératoire et pourrait améliorer la réhabilitation post-opératoire. Selon le niveau de l'intervention, une anesthésie péridurale peut être réalisée au niveau lombaire, thoracique, voire cervical. L'anesthésie ainsi obtenue peut être prolongée pendant plusieurs jours en poursuivant l'administration d'un anesthésique local à faible concentration. Cette technique permet de diminuer les douleurs postopératoires et de faciliter la kinésithérapie.
LA DOULEUR POST-OPERATOIRE
Elle est prise en charge par le service d'anesthésie en préopératoire et postopératoire immédiat.
Carateristiques de cette douleur
C'est une conséquence systématique de la chirurgie.En l'absence de traitement, c'est une douleur :
- AIGUE
- Quasi CONSTANTE et donc PREVISIBLE
- Par conséquent pouvant être traitée par ANTICIPATION, c'est-à-dire avant sa survenue.
- QUANTIFIABLE par le binôme patient/équipe soignante en utilisant les échelles d'évaluation numérique ou visuelle.
La durée et l'intensité de la douleur postopératoire diffèrent selon le type de chirurgie et sont modulées, de façon individuelle, par des facteurs socioculturels et psychiques : anxiété, souvenir douloureux antérieur, urgence.....
Elle concerne essentiellement la région opérée, mais la période postopératoire est propice à la résurgence d'autres pathologies douloureuses (lombo-sciatique, hémorroïdes...) et/ou à la survenue de douleurs liées aux soins, à l'inconfort : kinésithérapie, perfusion, mobilisation, vomissements, transit intestinal......
Traitement
Il doit prendre en compte les différentes composantes de la douleur, et consiste à interrompre ou diminuer l'influx nerveux sensitif partant de la région opérée vers les structures cérébrales d'intégration de la douleur. La prise en charge commence pendant l'intervention et est donc intimement liée à l'anesthésie.
L'ANALGESIE MULTIMODALE associe, en respectant les contre-indications et les intolérances individuelles, plusieurs classes de mode de traitement antalgique dont les mécanismes d'action interviennent à différents niveaux du système nerveux, évitant ainsi les effets secondaires et les surdosages médicamenteux.
Ces différents types d'analgésie sont modulables entre eux, on parle alors d'analgésie multimodale permettant ainsi une bonne gestion de la douleur. On y associe des soins de confort (changement de position....) et si besoin des anxiolytiques:
► ANALGESIE CLASSIQUE MEDICAMENTEUSE :
Elle peut être prescrite par voie orale, par exemples : paracétamol + anti-inflammatoire (AINS) / paracétamol + morphinique / paracétamol + morphinique ± AINS.
Différentes techniques et voies d'administration sont possibles :
- Analgésie intraveineuse
- Analgésie autocontrôlée par le Patient (=PCA), en fonction de son niveau douloureux.
- Analgésie par voie sous cutanée : injection de Morphine à intervalles réguliers ou mise en place d'un cathéter (petit tuyau) permettant une injection en continu.
► L'ANALGESIE LOCALE ET L'ANALGESIE LOCO-REGIONALE utilisent des anesthésiques locaux de longue durée d'action et/ou des morphiniques injectés au contact des structures nerveuses sensitives de la zone opératoire.
Instaurées en début d'intervention, elles permettent l'analgésie per-opératoire (alors associées à une anesthésie générale ou à une sédation) et sont poursuivies en postopératoire, soit en injection unique (IU), soit en injection continue ou à la demande par l'intermédiaire d'un cathéter (KT).
Quelques exemples :
- Infiltration de la zone opératoire (IU).
- Blocs nerveux périphériques (IU ou KT) des membres supérieur (fractures, lésion tendineuse....) et inférieur (prothèse de hanche, de genou....).
- Bloc de la région orbitaire pour la chirurgie de l'œil (IU), cervical pour la chirurgie de la carotide. - Bloc du périnée pour la chirurgie péri-anale (IU).
- Analgésies médullaires : Rachianesthésie (IU) dans la chirurgie sous diaphragmatique (abdomen, périnée, membres inférieurs).
- Péridurale (IU ou KT) dans la chirurgie abdominale et thoracique.
CONCLUSION
Les consultations d'anesthésie et de chirurgie et la visite préopératoire permettent, après le bilan d'opérabilité, de définir les types d'anesthésie et d'analgésie postopératoire les mieux adaptés à la chirurgie et au patient. L'évaluation régulière du niveau de douleur par les soignants et en étroite collaboration avec la personne opérée permet de mieux adapter le traitement antalgique et d'anticiper les soins douloureux.
Une analgésie postopératoire de bonne qualité favorise une réhabilitation précoce et une diminution de la durée d'hospitalisation
- Equipe